Fils d'un militaire régulièrement muté, je n'ai pu avoir mon premier berger allemand qu’à 20 ans. Trouvé en ville sans collier ni tatouage, je l’ai appelé Sultan. Je vivais 24 h / 24 avec lui. J’ai rattrapé toutes ces années perdues car depuis l’âge de 5 ans, je rêvais de posséder un berger allemand.
Passionné de dressage, je lui avais appris à rapporter mon porte-documents ou les clés de la voiture. Ce chien était extraordinaire. Il n’y a pas un banc, pas un mur de la cité où j’habitais que je ne lui ai fait sauter. Sa sociabilité était exemplaire, sans parler de son mordant naturel qui fît ses preuves bien avant que je n’adhère en 1980 au Club d’Education Canine de Montpellier.
J’y côtoie alors des passionnés de Bergers Allemands et de dressage, qui canalisent mes ardeurs, ce qui me mène très vite à participer à des concours de chiens sans pedigree, et oui, en 1982 cela existait ! … Puis j’ai entrepris le dressage d’un B.A. de 4 ans : Omer de la Mosson. C’était un chien de compagnie mais un vrai berger allemand : il sautait, mordait, il était toujours disponible. J’allais le chercher 2 fois par semaine chez son propriétaire qui était un copain. 1 an après, il évoluait en Ring Echelon 3.
En 1984, je quitte le domicile parental et Sultan que mes parents voulaient garder. J’achète Var, dit Vachgar, fils de Nory d’Echalon qui était la référence en reproduction de travail. Vachgar était rapide, réceptif, jamais fatigué, toujours vigilant, une vraie petite bombe. A 18 mois, il fît « chien en blanc » au Sélectif Ring de Palavas. Puis il gagna de très nombreux concours et fût finaliste en Ring et en Campagne.
Jean-Marc Teulé à 22 ans
Un jour, je l’ai inscrit dans une petite exposition pour le faire confirmer. Nous sommes en 85-86. Il y avait une quinzaine de bergers allemands d’exposés : des grands bien mous, des gros trouillards et des chiens normaux. Mon chien fût confirmé avant-dernier après 25 tours de terrain, au pas, au trot, avec des arrêts répétés pour mettre les chiens en station. Après son classement, le juge fit ses commentaires sur les 5 premiers en vantant leurs couleurs, leur mouvement d’ensemble, leurs angulations, etc… Lorsque j’ai précisé au juge que mon chien âgé de 2 ans concourait en ring 3, et qu’il faisait partie des chiens n’ayant pas eu peur pendant l’épreuve du coup de feu, il m’a répondu : « aujourd’hui, c’est moi le juge ! ». Je venais de comprendre que pour être reconnu berger allemand, il fallait être un beau chien et que les résultats travail ne comptaient pas.
Durant cette période, j’adhère à la Société du Chien de Berger Allemand. A cette époque, je n’y trouve pas ma place car je ne conçois pas qu’un B.A. ne travaille pas et qu’il soit admiré, voir plus grave, employé pour la reproduction, seulement pour ses qualités morphologiques. Donc (nous sommes en 1992) je décide d’acquérir un terrain agricole et de me lancer dans l’élevage sous l’affixe « Les Légendaires Vanova ». J’achète ma première lice, Cachou, en copropriété avec Mr Gontero. Elle produisit de nombreux ring 3, dont Galak, étalon recommandé, qui à 3 ans participa aux sélectifs Ring et Campagne. La relève de Vachgar était assurée.
Ensuite arriva Carson du Quercus Ilex, venu tout droit du centre de recrutement de la gendarmerie, véritable démon en dressage mais très bon reproducteur. Plusieurs de ces fils sont en échelon 3 et comme Vachgar, il a produit un Champion de France Campagne : Jimmy du Barry de Sibine.
1998 fût une date importante pour l’élevage. Avec la complicité de mes clients, nous avons osé inscrire un Lot d’Elevage Travail à l’Exposition Nationale de la SCBA. Une première dans l’histoire de l’association ! A ma grande surprise, nous avons défilé sous les ovations du public et les encouragements de confrères éleveurs ainsi que de nos dirigeants. Aujourd’hui il y a Larson, Malonn ou Orack des Légendaires Vanova, tous étalons recommandés, Ring et Mondioring 3 (finalistes 2001 du Championnat de France Mondioring pour Malonn et Orack), sans oublier tous les produits de l’élevage dispersés dans des clubs d’utilisation aux quatre coins de la France, en Espagne, en Suisse, etc …
Tout en conservant les qualités du chien de travail, l’élevage des Légendaires Vanova a amélioré la morphologie de ses produits par le choix judicieux de ses reproducteurs. Nous produisons des chiens très correctement construits, avec des caractères exemplaires. D’autres éleveurs travaillent dans ce sens, de même que certains élevages axés sur la morphologie ont apporté un caractère idéal à leurs chiens. Malheureusement, nous sommes une minorité et seuls les résultats obtenus servent de référence.
Si aujourd’hui vous désirez acquérir un Berger Allemand, gardez à l’esprit que ses qualités primordiales, sélectionnées par les éleveurs, sont des qualités de caractère c’est à dire l’équilibre, la sociabilité, la disponibilité pour le jeu, l’effort physique ou le travail, la réceptivité, le désir de faire plaisir au maître. Vient ensuite la sélection morphologique ou des couleurs de robes.
A l’élevage des Légendaires Vanova, outre les qualités caractérielles, l’absence de dysplasie coxo-fémorale (malformation de la hanche) est rigoureusement vérifiée chez nos reproducteurs et suivant les accouplements, les chiots sont noir et fauve, couleur la plus connue, mais aussi entièrement noir ou encore gris et fauve (comme les loups). Ces deux dernières robes font partie intégrante du standard du B.A. par conséquent tout à fait confirmables.